La chasse ? Souvenirs d’enfant

La chasse, c’est quoi ? Nous, vous, eux. Moi. Un terroir. Un pays. Des racines. Les deux pieds dans la terre, notre terre. Que nous chassions ou non. Mais avant tout, notre histoire.

La chasse, pour moi, c’est un bout de mon histoire. Un lieu, une famille, un endroit. Où j’ai vécu mon enfance et plus, où je me suis fais, où on m’a fait. La chasse, c’est mon coin de Morvan, là d’où je suis, là où j’ai vécu, là où je reviendrai toujours.

La chasse, ce n’est pas tant que cela dans ma vie, et pourtant c’est quelque-chose du tout. D’autres que moi sont de grands chasseurs dans ma famille, mais déjà, la chasse est affaire de famille. De choses partagées. De ce que nous sommes. Ce que nous partageons. La chasse est une affaire qui nous réunit.

La chasse, ce sont mes culottes courtes derrière un vieil homme. Le garde-chasse de mon grand-père, qui était inaccessible, lui. Des heures, des jours, à grappiller ce que je pouvais derrière les grandes personnes, mes aînés, qui ne savaient pas alors qu’il fallait transmettre parce qu’on nous nierait, après.

La chasse, c’est l’admiration de mon père. Nous partagions cela.

La chasse, ce sont les heures passées à apprendre la bécasse, sans fusil. Celles passées à cavaler dans les labours sur la voie d’un lièvre qu’on chassait à courre, pour tenir la distance, au cul de cet ami qui avait mené ses chiens chez nous. Et puis ces heures d’affût d’un adolescent solitaire.

La chasse, encore, ce sont ces dîners, ces moments, ces récits.

La chasse, ce sont ces instants, les leurs, les miens bien modestes mais qui n’en valaient pas moins. La chasse, c’est qui a vu, qui a pu, qui n’a pas pu.

La chasse, c’est juste… la chasse. C’est nous.

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