L’avenir de la chasse ? Il appartient à ceux qui oseront tout

Loin des réflexions savantes et compétentes sur ses nécessaires évolutions, que je partage, quel est réellement l’avenir prévisible de la chasse française ? Soyons lucides : nous avons perdu. On ne peut rien face à l’ignorance.

Nous allons voir triompher dans les années à venir, cinq ou dix ans, quinze peut-être, cette sensibilité de citadins et de faux ruraux pour lesquels tuer Bambi est un crime. Tous les « bambis », sitôt qu’ils sont mignons, bankables sur les réseaux sociaux et leurs relais si passifs, les médias. Même les moches, au nom du « droit animal ». Du rat jusqu’au cerf, en passant par le renard, la corneille et même le ragondin, aussi invasif soit-il.

L’Homme a commis le très grand crime d’exister, depuis des millénaires. Peu importe qu’il ait façonné un monde, qu’il ait créé sans doute autant de biodiversité qu’il n’en a détruit. Peu importe que son évolution soit celle du monde où vous vivez, et qui vous a vu naître. Peu importe qu’il doive vivre, peu importe même que vous deviez vivre. Peu importe ce que vous devez aux générations qui vous ont précédé. Et peu importe enfin que nous ayons appris à chasser, à cultiver, à pêcher durablement et à devenir gestionnaire des espèces et de leurs habitats : la messe est dite, l’Homme, le chasseur, le pêcheur, l’éleveur, le cultivateur, c’est le MAL. C’est tellement plus simple…

Du haut de votre ignorance de choses aussi élémentaires que l’équilibre entre une forêt et sa faune, ou ce que des oiseaux font à un semis, vous jugez, depuis vos réseaux sociaux, ceux qui préservent encore des équilibres dont vous ignorez tout. Vous ne savez rien de ce qu’un cerf, un chevreuil, un sanglier, font à une forêt. Vous n’avez aucune idée de ce que des corneilles, des pigeons ramiers, des étourneaux font aux cultures qui vous nourrissent. Vous n’en avez cure. Il ne faut pas tuer Bambi : je le kiffe trop ! Il est trop mignon !

Il n’y a donc d’autre salut que de vous suivre, et de laisser la planète, que nous avons façonnée depuis des millénaires, redevenir une vague friche au nom du « réensauvagement », du retour au « sauvage » auquel vous, qui n’avez jamais vu un simple terrier de blaireau, vous voulez rendre ses « droits ». Un monde que vous rêvez et où vous seriez incapables de survivre.

Vous allez donc nous dépouiller, l’une après l’autre, de nos chasses et des espèces que nous chassons. Avec l’implacable force des argucies et des procédures d’une justice et de lois dont vous ne cessez pourtant de vous plaindre pour peu qu’elles vous empêchent de polluer, d’envahir, de détruire cette nature que vous dites adorer.

Vous allez tuer la chasse française parce que que vous êtes déconnectés d’une nature que vous fantasmez. Aussi, parce que c’est si facile de voter, de pétionner, d’exiger, de twitter juste contre ce qu’on n’aime pas, sans en connaître le rôle, l’histoire, la place dans la vie d’autres gens.

Vous allez tuer la chasse parce c’est cool, c’est fun, c’est un meme. C’est dans l’air du temps. Celui qui n’insulte pas le chasse et les chasseurs sur Instagram, Twitter, Facebook, c’est un gros beauf, un chasseur peut-être même, qui sait ?

Vous allez tuer la chasse parce que vous êtes des moutons, qui suivent des faiseurs d’opinion, trop empressés à liker pour prendre le temps d’apprendre avant de juger. Vous allez tuer la chasse parce qu’on vous vend une pensée toute faite, comme vos aliments, si facile à mâcher.

Vous allez tuez, peut-être bien, la chasse et tant d’autres choses, parce que vous êtes des cons. Et les cons, ça ose… tout.

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