Que faisiez-vous dans cette galère, M. Houbron ?

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Après les affirmations de Stan Broniszewski, il n’y a pas le choix, M. Houbron. Il faut qu’on sache : confirmez-vous ces accusations ? avez-vous été violenté, insulté, jeté à terre, roué de coups de pieds, comme il le prétend ? Avez-vous dû votre salut à votre seule carte de parlementaire brandie dans la mêlée ? Mais surtout, surtout : que faisiez-vous, vous, un élu républicain, un démocrate, incognito-pas incognito, dans les rangs des activistes anti-chasse de l’Oise samedi dernier ?

Les mensonges d’AVA

Quel sens faut-il donner à votre surprenante présence dans les rangs des voyous AVA qui harcèlent cet équipage de chasse à courre depuis plus de 3 ans, semaine après semaine, chasse après chasse ? Avez-vous cru sincèrement qu’il était de votre devoir d’élu de la République de « protéger » ces délinquants qui entravent l’exercice d’une activité légale ?

Avez-vous été trompé par les fakes incessantes de Stan Broniszewski ? Avez-vous eu droit à la fameuse histoire des « pains dans la gueule » d’où notre grand acteur se relève les lunettes intactes, pour exhiber ensuite une très opportune égratignure faite dans les ronces ?

Stan Broniszewski vous a-t-il fait, à vous aussi, le coup de la vitre de voiture brisée et du vol à la roulotte par les veneurs, comme il l’avait tenté auprès des journalistes de l’émission Quotidien ?

AVA, un groupuscule violent

Stan Broniszewski vous a-t-il expliqué les méthodes de ses « militants » ? Les provocations, les insultes, les menaces, les coups ? les cavaliers mis en danger ? les chiens aspergés de produits toxiques, ou volés pour être déposés dans un refuge à des kilomètres de là ? les AVA vous ont-ils dit leurs motivations, bien loin du souci des animaux ? Avez-vous pu voir leur nostalgie fanatique de cette vieille lutte des classes rance et obsolète ? Leur rage, pour dire les choses crûment, de « faire ch… le bourgeois » ?

Les activistes AVA avaient-ils revêtu leurs plus beaux atours en votre honneur, M. Houbron ? Ou bien se sont-ils présentés et comportés comme à l’accoutumée, comme les veneurs ont hélas l’habitude de les subir, ou comme on a pu les voir le même jour, mais à Rambouillet cette fois, où vous n’étiez pas ?

Mais connaissez-vous la chasse à courre ?

Vous dites par ailleurs, M. Houbron, ne pas aimer la chasse à courre, que vous qualifiez de « barbare, moyenâgeux, lamentable. » Vos convictions sont en soi éminemment respectables, mais la définition que vous donnez de la vénerie donne à penser que vous la connaissez bien mal. Non, monsieur le député, quoi qu’en dise l’encyclopédie en ligne Wikipédia, un laisser courre ne consiste pas à poursuivre l’animal jusqu’à épuisement. Ce n’est pas une épreuve de force entre une meute (affamée) menée par des chasseurs (sanguinaires), et un pauvre Bambi aussi vulnérable que touchant.

Tout veneur pourra vous le montrer, vous l’expliquer : ici, ce sont les chiens qui chassent et non l’homme. Cette traque, profondément naturelle, est avant tout un enjeu d’habilité et non de force brute, entre les ruses de l’animal acquises au fil de millénaires d’évolution, pour échapper à ses prédateurs naturels, et la capacité de la meute à les déjouer. Et l’avantage est au cerf, d’ailleurs, comme en témoignent les trois fois sur quatre où il sort gagnant de l’épreuve.

Venir à la rencontre de la vénerie


« J’aurai l’occasion de suivre les veneurs, dans quelques semaines. En tous cas, c’est une proposition que j’ai acceptée. » — Dimitri Houbron, Député du Nord, samedi 20 février 2021.

Mais surtout, M. Houbron, quelle qu’elle soit, votre position à l’encontre de la vénerie ne saurait justifier qu’un élu, un député de la République, apporte ainsi sa caution à des activistes violents qui entravent, sabotent et harcèlent une chasse parfaitement légale. Vous avez pris cependant à cette occasion l’engagement de revenir, cette fois à la rencontre d’un équipage, et non pour vous associer à ces pratiques inacceptables dans notre démocratie.

Souhaitons, car c’est finalement le plus important à retenir de cette journée, que vous teniez parole et que vous puissiez enfin voir, dans un cadre normal, sans ces tensions artificielles, ce qu’est la vénerie, la passion des veneurs pour leurs chiens et leurs chevaux, ce patrimoine vivant qui animent aujourd’hui 20 000 veneurs et plus de 100 000 suiveurs. Peut-être ne changerez-vous pas d’avis, mais, espérons-le, vous saurez alors respecter et défendre quand il faut, même en vous faisant un peu violence, les libertés de vos concitoyens. C’est le mandat le plus noble d’un élu.


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