Trois petits trolls et puis s’en vont

Sommaire

Réponses à quelques trolls anti-chasse communs avec lesquels je ne perdrai plus mon temps. Ami vegan (ou pas) et anti-chasse : lis, fais-en ce que tu veux, et lâche-moi juste les coucougnettes.

On n’a plus besoin de la chasse pour se nourrir

En France, nous ne chassons plus par nécessité pour nous nourrir, mais par goût pour la venaison et sa gastronomie. Nous aimons la viande de gibier, saine et d’excellente qualité nutritionnelle (c’est une viande moins grasse et calorique que les viandes classiques, meilleure source de phosphore et de fer). C’est aussi une viande « bio » par excellence, obtenue en circuit court. Ami vegan, passe ton chemin : tu mets ce que tu veux dans ton assiette, j’en fais autant, et nous vivrons en bonne entente.

La chasse, c’est pour le plaisir de tuer

Les personnes qui affirment que le véritable et seul plaisir de la chasse est celui de tuer ont un point en commun : n’ayant elles-mêmes jamais vécu et ressenti l’expérience de tuer un animal à la chasse, elles ne peuvent être que des puissants mutants empathes capables de percevoir par télépathie les sentiments et émotions ressenties par le chasseur… Ajoutons qu’on note également chez certaines une propension manifeste à la névrose morbide, associant mort, souffrance et jouissance.
Trêve de plaisanterie : tuer est la finalité de la chasse, certes, mais pas son essence (oui, c’est un peu compliqué, cela). Et surtout, ami vegan, je regrette de te décevoir mais soyons clair : tirer un coup de fusil ne m’a jamais fait éjaculer. Pense à t’essuyer.

La nature se régule toute seule

La nature est une merveilleuse machinerie… dont nous, espèce humaine, sommes partie intégrante (contrairement à une légende urbaine très répandue, nous n’avons pas débarqué au siècle dernier sur cette planète depuis une galaxie lointaine). Dans les territoires que nous avons façonnés au fil des millénaires (on dit « anthropisés »), notre action est indispensable pour maintenir des équilibres qui nous sont vitaux. Quant à la légitimité de tout cela, ami vegan, allons au plus simple : tu lui dois ton existence. Assume ou opte pour l’exil sur Alpha du Centaure, c’est ton problème.

Il suffit de réintroduire les grands prédateurs qu’on a exterminés

Le retour massif du loup, du lynx et de l’ours sur l’ensemble du territoire français, à hauteur de milliers d’individus, est une simple vue de l’esprit. Nos territoires sont trop fragmentés, transformés, occupés (notamment par l’élevage extensif), pour que la cohabitation soit envisageable à cette échelle. L’impact du loup, du lynx et plus encore de l’ours, dont le retour maîtrisé est en soi une bonne chose, est voué à rester limité et ne saurait en aucun cas se substituer à la régulation par la chasse. Quant aux renards et autres mustélidés, ami vegan, je dois hélas décevoir ton goût du sensationnel : ces espèces sont abondantes et se portent fort bien en France, nous ne les avons pas du tout exterminées.

La régulation, c’est du bidon : c’est du gibier d’élevage

Nous élevons du grand et du petit gibier. Le grand gibier (cerfs, chevreuils, daims, sangliers et mouflons), d’une part, est destiné, outre la production directe de viande, à la seule chasse en enclos, en parcs fermés : il n’y a plus depuis longtemps de lâchers de grand gibier de tir en pleine nature, où ces espèces sont déjà extrêmement abondantes. D’autre part, trois espèces de petit gibier seulement donnent lieu à des « lâchers de cocottes » en pleine nature en saison de chasse : le faisan, la perdrix et dans une moindre mesure le canard colvert. C’est mal, oui, nous le savons. C’est pourquoi nous travaillons à remplacer cette pratique par le repeuplement, c’est à dire la reconstitution de populations de gibier naturel. Cela ne se fera pas en un jour, mais on progresse. Ah, aussi, ami vegan : nous n’avons jamais prétendu chasser ni le faisan, ni la perdrix, ni le colvert par obligation de régulation de ces espèces. Il n’y a que les animalistes perchés pour prétendre cela.

Vous prétendez chasser pour réguler, en réalité, c’est juste votre loisir

Malentendu. Je ne chasse pas pour réguler la nature : je chasse avant tout par plaisir de chasser, pour les (nombreux et variés) plaisirs de la chasse. Il se trouve que pour une partie des espèces chassées, cela répond aussi à une nécessité de régulation. Mais la chasse est d’abord une activité naturelle, profondément naturelle à l’homme et légitime en soi. Oui, je sais, ami vegan, cela défrise le post-moderne anhumaniste antispéciste qui est en toi, mais il va falloir faire avec.

Vous chassez des espèces protégées en voie d’extinction

La notion d’espèce protégée est un poil plus complexe que ce que les gens croient souvent en savoir : une espèce peut être « protégée » selon la convention de Berne et les Directives européennes Habitats et Oiseaux sans que cela interdise son exploitation raisonnée, dont la chasse. Ce n’est que dans le cas d’une espèce classée  strictement protégée  que sa chasse est interdite. Nous ne chassons en France aucune espèce strictement protégée. Quant à chasser des espèces en voie d’extinction, ami vegan, je ne peux que t’inviter à réfléchir à l’impact réel du prélèvement d’une vingtaine de coqs grands tétras (pas de poule reproductrices) par saison, sur une population de plus de 4 000 individus dans les Pyrénées, dont la préservation doit considérablement aux actions des chasseurs pour maintenir leur habitat naturel (sans nous, le grand tétras serait effectivement en voie d’extinction).

On a interdit la chasse en Suisse et ça se passe très bien

Seul le minuscule canton de Genève (280 Km², urbanisé aux deux-tiers, 3 tout petits massifs forestiers de 3000 ha en tout) a interdit la chasse depuis 1974. Pour la remplacer en réalité par l’abattage régulier, chaque année, de différentes espèces par l’Office de l’environnement du canton : chevreuils, sangliers, corneilles, lièvres, blaireaux même… Un système aujourd’hui plébiscité par la population genevoise, urbaine à 91%, et peu coûteux à cette échelle. Mais utopique à plus grande échelle où son coût sera exponentiel. Et d’une formidable hypocrisie que je te laisse volontiers, ami vegan.

400 morts en 20 ans, la chasse tue plus que le terrorisme

Le terroriste assassine, c’est à dire qu’il tue volontairement, avec préméditation, dans l’intention explicite de terroriser une population. Oser la comparaison avec un accident de chasse, aussi choquant que celui-ci puisse être, relève de la crétinerie la plus profonde et ne mérite pas qu’on s’y attarde davantage. Quant au nombre d’accidents de chasse en lui-même, le brandir sans ajouter qu’il a diminué de 41% en 20 ans, et de 71% pour les accidents mortels, grâce au renforcement continu des mesures de sécurité et de la formation des chasseurs, cela relève de la plus évidente malhonnêteté. Un seul accident sera toujours de trop, mais nier que nous, chasseurs, en sommes les premiers conscients (d’autant plus que 90% des victimes sont des chasseurs et non des tiers), ça, ami vegan, c’est juste indécent.

Chasser bourré, c’est légal

Contrairement à une légende urbaine hélas assez répandue, chasser bourré n’est pas légal. S’il n’y a pas, dans le code pénal, de délit spécifique d’alcoolémie à la chasse, c’est… parce qu’il n’a jamais été jugé nécessaire : les chasseurs sont soumis en la matière à la législation commune, qui suffit à réprimer l’état d’ivresse en action de chasse. Ajoutons qu’en pratique, les accidents de chasse où le test d’alcoolémie (systématique) est positif, sont 4 fois moins fréquent que dans le cas des accidents de la route (7% contre 30%). C’est encore trop, certes, mais tu conviendras, ami vegan, que les chasseurs sont en la matière nettement plus responsables que les conducteurs, c’est à dire une large partie de la population en général. Dont toi.

Les chasseurs s’en sortent toujours avec du sursis

Outre que c’est faux et que des peines de prison fermes sont aussi prononcées à l’encontre d’auteurs d’accidents de chasse, un simple rappel : d’une part, ceux qui s’indignent de peines avec sursis jugées trop légères ne sont ni juge, ni procureur, ni avocat… ils n’ont aucune connaissance du dossier jugé et des motifs du juge. D’autre part, un tribunal ne juge ni pour l’exemple, ni pour l’opinion : il juge uniquement un homme, ses actes, la conscience qu’il en a, et le risque de récidive. Non, ami vegan, on ne rétablira pas le bagne, les galères ou le pilori pour les chasseurs, il n’y a pas de justice d’exception en France et c’est heureux.

Les chiens de chasse sont maltraités, dressés à tuer et affamés pour les forcer à chasser

Le chien est le descendant domestique du loup, dont il a conservé les instincts. On ne force pas un chien à chasser : on le met à la chasse et il chasse… ou pas. Dans ce dernier cas, aucun dressage, encore moins par la force, ne l’y contraindra. Pour ce qui est de la maltraitance, des chiens enfermés au chenil, etc. : il est fortement recommandé de visiter un chenil (en particulier de vénerie) avant de prétendre en dire quoi que ce soit. Il peut aussi y avoir des abrutis parmi les chasseurs. Il y en a, inévitablement : comme dans toutes les activités, tous les groupes qui composent notre société. Ni plus, ni moins. Le chasseur qui maltraite son chien de chasse n’a rien qui diffère du non-chasseur qui maltraite le sien. Enfin, quant à affamer un chien avant une journée de chasse, je t’invite, ami vegan, à jeûner intégralement 3 jours avant d’aller faire une randonnée, et on en reparlera (non).

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